Description

Les bioessais d’écotoxicité permettent l’étude des effets toxiques des substances, naturelles ou d’origine anthropique, et des matrices environnementales (comme un sol) sur des organismes vivants (microorganismes, végétaux, animaux).

L’évaluation écotoxicologique des sols repose le plus souvent sur des essais réalisés en  laboratoire avec des organismes modèles dont la biologie et la sensibilité aux polluants sont généralement connues. Il existe deux approches complémentaires : l’approche par exposition directe à la matrice sol qui étudie les impacts de la matrice et/ou des polluants qu’elle contient sur des organismes et l’approche indirecte qui étudie les effets des polluants mobilisables par l’eau (via un éluât de ce sol) sur des organismes aquatiques. Dans cette fiche, seuls les effets par exposition directe à ce sol sont étudiés.

L’objectif de ces essais est de déterminer la toxicité d’un sol pour une espèce en caractérisant l’effet toxique sur un groupe d’individus de cette espèce. Les critères d’effets qui sont suivis sont variables : on distingue d’une part les effets dits létaux, qui entrainent la mort des organismes et qui surviennent souvent dans un court laps de temps après l’exposition au sol (exposition aigüe) et d’autre part les effets sublétaux, tels que l’inhibition de la reproduction ou de la croissance, qui apparaissent généralement après une exposition plus longue (exposition chronique). Le résultat d’un essai d’écotoxicité s’exprime en pourcentage d’effet observé sur un critère par rapport à un groupe d’individu non exposé au sol à tester. Selon les critères d’effets suivis, les bioessais peuvent renseigner sur la présence de substances ayant un mécanisme d'action spécifique (génotoxique, mutagène, perturbateur du système endocrinien) ou leurs effets.

De très nombreux types d’essais existent pour évaluer les effets sur les organismes d’une ou plusieurs substances présentes dans le sol et leurs protocoles sont pour la plupart normalisés. Ils sont bien documentés dans la littérature scientifique et de nouveaux essais voient le jour chaque année. Une approche par batteries de bioessais est généralement préconisée pour caractériser le danger d’une matrice environnementale. Les bioessais qui constituent la batterie mettent en œuvre des organismes de niveaux trophiques et de groupes taxonomiques différents, pertinents pour évaluer les effets de la matrice sur la qualité du sol. Ils permettent également de couvrir les différentes typologies d’effets et sensibilités aux polluants. Le nombre d’essais dans la batterie est rationalisé pour sacrifier le moins d’organismes possible. Les données acquises donnent ainsi une information sur l’écotoxicité du sol testé pour les organismes modèles par rapport à un sol de référence.

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